Adressé par l’autorité épiscopale à chaque curé en 1783, et comportant 45 questions imprimées ainsi que les réponses manuscrites correspondantes. Les principales rubriques renseignent sur le curé, le seigneur, les communiants et les paroissiens, le maître d’école, les sages-femmes, les hôpitaux et les chapelles. Je rappelle que Lamarque et Pontacq étaient dans la même Intendance Royale avant la Révolution qui avec la création des départements mis Lamarque dans les Hautes Pyrénées et Pontaq dans les Basses Pyrénées comme on disait auparavant .
Ceci étant dit , sur l'enquête paroissiale , Mr Dumont curé de Lamarque répondait "les défauts dominants des habitants de Lamarque , sont les immodesties dans l'église et leur sortie de l'église pendant les instructions . Il y a de plus , la fréquentation des cabarets pendant la nuit." Lamarque avait de nombreux cafés .[ Jean François Soulet "la vie quotidienne sous l'ancien régime du XV° au XVIII° siècle" page 281]
Sur un de ces carnets intitulé "seigneurie de Bouscat", l'abbé Quidarré a relevé dans un texte que les "escandales sont fréquents pendant les offices divins".
En 1712, les jurats de Pontacq (l'équivalent des conseillers municipaux), décrivaient Lamarque comme un lieu de perdition , se plaignant "de voir tous les jours , la plupart des habitants (de Pontacq ) et particulièrement la jeunesse , se dérober aux yeux de leurs parents , pour aller aux cabarets de Lamarque, boire et commettre toutes sortes d'excès et de débauches".
le Curé de Lamarque s'appelle Philippe Dumont Théas agé de 51 ans .Il est prêtre dans la commune de Lamarque depuis 1764 soit au moment de l'enquête , depuis 19 ans. Il était payé par l'abbé lay dont Lamarque dépendait. Il dit la messe et les vêpres le dimanche ( à 10 h en hiver et a 9h l'été ), les vêpres ont lieu à 15h et le catéchisme après l'évangile "pour le plus grand bien". En cas d'orage on se rend à l'église pour prier Dieu.
le maître d'école il y a un maître d'école payé par la communauté dix écus par an et un petit casuel de 40 sols payé par les parents pour chaque enfant . Il n'apprend qu'à des garçons et la classe a lieu dans la maison commune (où se réunissent les jurats de Lamarque) . L'effectif est de 30 garçons .
Le
sol : Frappé de 1777 à
1791, cuivre pur, gravé par Duvivier. Poids 12,23g, 30mm de diamètre. Son cours légal 12 deniers
Le 1/2 sol : Frappé de 1777 à 1791, cuivre pur, gravé par Duvivier. Poids 6,11g, 25mm de diamètre. Son cours légal 6 deniers tournois
la sage-femme il n'y en a point dans le village , mais il y en a dans la communauté de Pontacq "suffisamment instruite pour cet art dont se sert".
le marguillier le marguillier était celui qui tenait les registres de la paroisse et les comptes . Son élection avait lieu au premier de l'an . A l'issue de son mandat, à la fin de l'année, il rendait les comptes devant son successeur , devant le curé et les jurats du village. Pour fermer le compte, tout le monde signait les registres.
quelques marguilliers relevés par l'abbé Quidarré
1731 Domenge d'Abbadie dit Quidarré 1732 Dominique Trueil dit Passet
1733 Laurent Jujeü 1734 Raymond Labarrère
1735 Jacob Cazajous dit Pédère 1736 Jean Gaspalon
1737 Raymond Cazaux dit Cazenave 1738 Dominique Trueü dit Passet
1739 Etienne Hitte 1740 Pierre Carassus
1742 Laurent Jujeü 1743 Jean Cléquou
1744 Dominique Peyré 1752 Bernard Lurdos
1753 Jacques Quidarré 1754 Jean Carassus
1755 Raymond Cazaux 1756 Jean Montsempés
1757 Jean Buzy 1758 Dominique Bragade
1759 Jean Laborde 1760 Jean Hourcastagné
1761 Jean Peyré 1762 Raymond Cazaux
1763 Bernard Trueü 1764 Pierre Rébé
1765 Jacques Capdevielle 1767 Jean Carassus
1768 Jean Hourcastagné dit Pitarre 1769 Dominique Leugé dit Gaspalon
1770 Jean Haure dit Nargassie 1771 Jacques Quidarré dit Couget
1772 Jacques Pédefer 1773 Pierre Lurdos dit Peyrous
1774 Pierre Quidarré 1775 Dominique Tossat
1776 Jacques Bourié dit Rébé 1777 Jean Labarrère dit Pitarre
1778 Jean Ambielle 1779 Dominique Bragade
1780 Jean Nabarette 1781 Jean Cazenave dit Trueü
1782 Jean Lurdos 1783 Laurent Gaspalon
1784 Jean Peyré dit Mourrau 1785 Antoine Castaing
1786 Pierre Lurdos dit Capdemarque 1787 Bernard Claverie
1788 Jacques Cazaux 1789 Dominique Tossat
1790 Jean Hourcastagné dit Pitarre 1791 Arnaud Loste dit Gaspalon
peut être cela vous semble-t-il fastidieux? mais cela nous permet de voir certains noms qui ont perduré de même que des noms de maison
On apprend aussi qu'il y a un coffre à 2 clés pour protéger les aumônes et qu'il se trouve dans la sacristie.
les confréries Les confréries étaient des associations créées en premier lieu pour une fonction religieuse et de piété , ( Rosaire, Saint Sacrement, Sacré Coeur....) elles avaient pour but de faire changer le comportement des gens. Mais elles ont aussi un but social de soutien et un but économique . Or dans le village, elle n'avait aucun revenu. Les gens s'y rassemblaient pour être pénitents, s'entraider dans les moments difficiles et bénéficier de lieu de culte . Il y avait deux confréries:
la confrérie du Saint Sacrement , ses membres se devaient de réciter les jeudis de chaque semaine 5 paters et 5 avé maria avec le requiem aeternam , se confesser et communier pour les 5 grandes fêtes de l'année ( l'Annonciation, la Nativité, la Conception et le 1° dimanche d'octobre et lors de la fête Dieu .)
La confrérie du Rosaire, devait réciter trois chapelets par semaine pour méditer sur les quinze mystères du Rosaire. Elle devait se confesser et communier régulièrement et comme pour la 1° , elle devait avoir la bénédiction pour les 5 grandes fêtes de l'année
les lieux de pèlerinage " c'est un usage depuis un temps immémorial d'aller processionnellement , le jour de Pâques après midi dans un lieu un peu éloigné nommé Piétat . Toute la Paroisse ou la plus grande partie s'y rend, sans messe , sans honoraire" . Un peu plus loin il précise qu'il procède à une bénédiction .
Lorsqu'un scandale survenait lors d'un office là-bas , ce qui était fréquent à Lamarque, le ou les coupables se voyaient condamner à entretenir à perpétuité une lampe dans la chapelle de Piétat; ceci représentait un investissement assez lourd pour une famille à l'époque
et le presbytère ? Il en existe bien un mais en mauvais état avec 2 chambres délabrées en haut , une cuisine et un chai en bas avec un jardin de 50 toises ( 1 toise = 1,949 m)
ses activités le plus grand nombre fabrique des étoffes les plus communes en laine, les autres sont agriculteurs .
l'abbé-lay Fondé par Charlemagne , cette charge visait la défense des droits du prêtre.
plus tard , les abbés lay usurpèrent ces droits s'attribuant les terres et l'autorité et ne laissant au prêtre que l'autel , les offrandes et une faible partie de la dîme(Impôt sur les récoltes (de fraction variable, parfois le dixième) prélevé par le clergé ou la noblesse).
L'abbé-lay était un laïque et en tant que tel ne pouvait célébrer d'offices. C'est lui qui nommait à la Cure. Parfois , pour remplacer un curé malade ou trop âgé, on faisait appel à des "vicaires de secours" ; ceux-ci signaient tous leurs actes par la formule "prêtre délégué pour servir la paroisse" et assuraient le remplacement jusqu' à la nomination d'un nouveau prêtre . La maison abbatiale était souvent proche de l'église ; considérée comme noble , elle n’était pas soumise à la taille (Cet impôt peut peser sur les individus (taille personnelle) ou sur la terre (taille réelle) suivant les régions.)
à Lamarque, il s'appelait Monet de Saint Martin, seigneur du village de St Martin (entre Hibarette et Viskers) et officier de dragons dans le régiment de Monsieur (le frère du Roi de France) .
selon un texte de 1612, la charge de l'abbé-lay et le patronage de la commune de Lamarque lui aurait été porté en mariage comme dot par Jeanne de Lamarque.
ses droits : la cure rapportait 550 livres. Il possédait en plus la plus grosse part de la dîme, et le droit de présentation à la Cure. Il touchait en plus les revenus de l'église. Il avait la possession du terroir noble de Bouscat ( depuis 1764) et bénéficiait à l'église d'un banc honorifique dans la partie appelé sancta sanctorum.
ses devoirs : Il était tenu aux frais d'entretien de l'édifice et au paiement du salaire du prêtre .